Histoire de la vie byzantine - Tome 2 - (641-1081)
Nicolae IorgaHELLÉNIQUE (641-1081)
CHAPITRE PREMIER. — LA DÉFENSIVE BYZANTINE APRÈS
HÉRACLIUS.
CHAPITRE DEUXIÈME. — CRÉATION DU NOUVEL EMPIRE.
CHAPITRE TROISIÈME. — L'EMPIRE DES JURISCONSULTES ET
DES LETTRÉS.
CHAPITRE QUATRIÈME. — FLUX ET REFLUX DE LA REVANCHE
BYZANTINE.
La famille d'Héraclius était certainement en décadence. La mort, dès 25 mai
641, de Héraclius Constantin, le premier successeur de son père comme fils
d'Eudocie-Fabia, fut attribuée au poison de sa marâtre qui était aussi sa cousine
germaine désignée comme régente, Martine, et les chalcédoniens lui donnèrent
pour complice le patriarche Pyrrhus (automne 641).
Héracléonas, fils de
Martine, soutenu par le nouveau patriarche Paul, prit le pouvoir, mais il eut le
nez coupé — c'est la première fois qu'on rencontre cette mutilation hideuse, —
par son propre neveu, vengeur de son père Héraclius Constantin, Constans, et à
cette occasion Martine eut la langue coupée.
L'armée, un Valentin, un
Domentianus, avait été de nouveau mêlée à la conspiration et au crime. Constans, dont le nom montre le courant qui maintenant, par dessus Justinien,
veut se rattacher à la mémoire en fondateur de Constantinople, considéré
surtout comme le bon chrétien, le saint de l'orthodoxie, eut un règne presque
aussi long qu'Héraclius.
Il fit mettre à mort son frère Théodose. Constantin, fils
de Constans, fut contraint d'abord de s'associer ses deux frères cadets, puis il les
fit mutiler aussi par la « rhi-notmèse », en détruisant chez eux la cloison qui
sépare les deux narines.